Le plaidoyer social de la FEDAS Luxembourg exprime son soutien au Collectif de personnes en détresse de logement, formé en réaction aux lettres de déguerpissement émises par l’Office National de l’Accueil (ONA). Ce mouvement citoyen met en lumière une situation humainement inacceptable : des personnes risquent de se retrouver, à la rue – avec les conséquences qui s’ensuivent : détérioration de leur santé physique et mentale, perte d’emploi, conditions de vie indignes, séparation des familles et de leurs enfants. Des situations entraînant souvent des traumatismes durables. Ces derniers sont bien plus coûteux pour la société que de préserver l’unité familiale et les personnes à travers des mesures d’urgence.
Malgré l’objectif inscrit dans la Convention de Lisbonne de 20211 de mettre fin au sansabrisme d’ici 2030, rappelé en début d’année par le Ministre Max Hahn lors de son passage à la radio : « Bis 2030 soll kee méi op der Strooss liewen », la réalité est autre. Lors de la « Wanteraktioun WAK », plus de 2 000 bénéficiaires différents ont été accueillis. Selon les estimations, entre 600 et 2 0002 personnes vivent déjà en situation de sans-abrisme au Luxembourg.
Ces situations ne peuvent être isolées du contexte plus large de la crise structurelle du logement, qui touche aujourd’hui la population dans son ensemble et particulièrement les plus précaires. Le logement est un produit spéculatif, le marché locatif classique reste – sans changements de mentalité, de politique et sans plan d’action concret – inaccessible à de nombreuses personnes, et l’ampleur du logement social est insuffisante pour répondre à la demande. Le secteur social, déjà sous tension, risque de devoir gérer une vague de sans-abrisme sans précédent, alors que ses capacités d’accueil sont déjà saturées. Cette crise perdure depuis plus de trente ans, et malgré les promesses des gouvernements successifs, aucune mesure à la hauteur de l’urgence n’a été prise.
Dans cette situation, le plaidoyer social de la FEDAS Luxembourg appelle :
- L’État à mettre en place immédiatement plus de structures d’accueil d’urgence.
- Les communes à mobiliser leurs ressources bâties ou foncières pour accueillir, même provisoirement, les personnes concernées.
- Les secteurs économiques (hôtellerie, restauration, immobilier) à mettre temporairement à disposition leurs bâtiments et chambres vacants.
- Les citoyen·ne·s à signaler les chambres disponibles dans leur domicile, via des initiatives comme « Oppent Haus ».
- Les particuliers disposant d’un bien inoccupé à se tourner vers la gestion locative sociale (GLS).
Ces réponses d’urgence ne peuvent en aucun cas se substituer à une politique publique cohérente et ambitieuse. Le plaidoyer social appelle également le gouvernement et les communes à assumer pleinement leurs responsabilités, en mettant en œuvre des mesures structurelles, durables et coordonnées, qui dépassent les logiques électorales et s’inscrivent dans une vision de long terme.
Sources :
Recensement des sans-abri : de graves accusations contre le ministère de la Famille | Virgule
https://
logement.public.lu/fr/proprietaire/logement-location/gestion-locative-sociale.html